Réseaux sociaux : les mécanismes de cette nouvelle addiction

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La conférence d’Etienne Gandrille sur les réseaux sociaux fut un grand succès, tant le conférencier fut brillant et clair dans ses propos. Quittant très rapidement les aspects techniques sur l’utilisation de ces réseaux, Etienne s’est concentré sur certaines questions « de fond », pour répondre à notre interrogation : Sommes-nous addicts aux réseaux sociaux ? Peut-il y avoir une addiction aux réseaux sociaux ? Pourquoi revenons-nous sur les réseaux et avons-nous du mal à nous en séparer ?
Je vais essayer d’en résumer les grandes lignes. Mais rien ne remplacera la présentation elle-même.

Les réseaux sont-ils des objets « neutres » ?

La question mérite d’être posée : Quelle est la neutralité des réseaux ? Certains dissent qu’ils ne sont ni bons ni mauvais, tout dépend de l’usage que l’on en fait. (comme pour n’importe quel outil).
Or les réseaux sont bien plus qu’un outil. Ce sont surtout un milieu de vie. Facebook est un lieu où se font de réelles relations sociales.
Les réseaux répondent au besoin d’être en relation. Si on veut par exemple que les ados réduisent l’usage des réseaux sociaux, que leur proposons nous pour leur permettre des échanges sociaux ?
Amitié en ligne, amitié hors ligne ? Creuser cette notion de relation entre les personnes.
Être toujours connecté, qu’est-ce que cela change dans nos relations ?
Et donc, non : les réseaux ne sont pas des outils « neutres ».

Quand l’émotion chasse le contenu

Il y a du contenu réel qui peut être du contenu de qualité. Activité de veille.
Mais l’accélération des échanges rend la réflexion difficile. La rapidité avec laquelle les infos se rependent est nouveau. Problème des fake News. Réactions viscérales
Enjeu éducatif : se détourner de ce qui brille ou qui attire
Omniprésence de l’image. Les réseaux poussent la logique encore plus loin. Multiplication de pics émotionnels.
Permettre aux jeunes de prendre du recul face au contenu émotionnel
Image consommée Image produite. Mise en scène de soi. Les réseaux sociaux poussent d’avantage à la quête de reconnaissance qui passe, en fait, par un grand conformisme.
Regarder les vies idéalisés des autres laissent un vide en soi.
Les réseaux sociaux sont un environnement singulier où la place de l’image est centrale

Qui finance ?

Le financement des réseaux sociaux se fait exclusivement par la publicité. Il est donc logique que les réseaux sociaux cherchent à nous retenir. Les clients des réseaux sont les annonceurs, et il est normal que le réseau cherche à contenter ses clients. Donc à fournir une publicité ciblée, en fonction des centres d’intérêts détectés chez les utilisateurs.

Comment les réseaux nos retiennent-ils ?

Utilisations de nos biais. C’est à dire des réaction psychologiques qui vont influencer nos décisions.
Exemple du paquet de pop corn à 3€ 6,5€ et 7€. Travail sur les architectures de choix.
Théorie du nudge. Prix Nobel. Influencer nos choix.
Biais cognitifs. Il y a tout un ensemble de leviers. Qui fait que statistiquement on est sensible et influençables.
Ex : Snapchat. Biais de la réciprocité sociale. On dit Merci quand on reçoit un message.
Les flammes.
Fomo : fear of missing out. D’où le désir de rester connectés.
L’attention continue : sur YouTube mise en route de la vidéo suivante.
Biais de conformité sociale
Recours aux biais pour avoir un comportement prédéfini.
La fabrique des habitudes
Même fonctionnement que les machines à sous : on est intéresse par la surprise
Trigger Action Récompense variable Investissement. Le réseau me propose de m’investir ( en me proposant des personnes à contacter)
Schéma que l’on retrouve partout parce qu’il est très efficace.

Conclusion

Les réseaux sociaux sont-ils une nouvelle addiction ? Pour beaucoup d’auteurs il s’agit plutôt d’une compulsion : je m’ennuie je suis anxieux : je vais sur le réseau.

Pour aller plus loin :
Article d’Etienne écrit dans la revue Ecologie Humaine : "Survivre aux réseaux sociaux"